Les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale annoncent l’entrée en vigueur de cette mesure pour le 1er janvier 2028.
Les États d’Afrique centrale ont jusqu’au 1er janvier 2028 pour interdire « de façon absolue » l’exportation de bois non transformé, selon le texte officiel signé par le président du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale l’UEAC, fin février à Bangui. Mais, chacun des pays est chargé de la mettre « progressivement » en œuvre dès le 1er janvier 2025.
« À compter du 1er janvier 2025, les États membres de la Cemac et la République démocratique du Congo prennent, chacun en ce qui le concerne, les dispositions utiles pour l’interdiction, de manière progressive, des exportations de bois tropicaux sous forme de grumes. L’interdiction mentionnée à l’alinéa précédent s’étend intégralement et de façon absolue à tous les États concernés à compter du 1er janvier 2028. (…) Toutefois, les exportations sous forme de grumes restent autorisées entre pays de la Cemac, ainsi qu’avec la RD Congo, afin d’encourager les échanges industriels dans le cadre de l’activation des chaînes de valeurs transfrontalières », peut-on lire dans la décision signée par le Pr Richard Filakota, président du conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC).
Selon RFI, l’échéance de 2028 ne changera rien, ou presque, pour le Gabon, qui est le pionnier du Bassin du Congo et n’exporte plus de grumes non transformées depuis plus de dix ans. Pour le Cameroun, le Tchad, la République centrafricaine ou encore la Guinée Équatoriale, le calendrier fixé est en revanche toujours un défi.
« À titre d’exemple, malgré les progrès réalisés, le Cameroun a encore exporté en 2022, 850 000 m3 de grumes. Même au Congo-Brazzaville où l’interdiction est en œuvre depuis le 1er janvier 2023, l’exportation continue, via l’octroi de quotas de grumes à des sociétés asiatiques, qui représentent des centaines de milliers de m3, selon Alain Karsenty expert de la filière bois au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) », explique RFI.
Si ces pays n’ont pas réussi à suivre la voie du Gabon, c’est en grande partie en raison des « risques financiers » que l’interdiction d’exporter du bois brut fait peser sur les économies des États, explique la Cemac.