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Cameroun-Maurice Kamto : « Martinez Zogo n’était pas un ami du MRC… »

Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun exprime son indignation après l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Dans une…

Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun exprime son indignation après l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Dans une déclaration, Maurice Kamto exige que justice soit rendu.

 

« La rumeur est, hélas, finalement devenue la vérité. MARTINEZ ZOGO a été enlevé puis assassiné ! Ils ont osé le faire ! Ils ont osé défier le peuple, puisque MARTINEZ ZOGO était à sa manière, nonobstant ce qu’il pouvait donner à penser, son représentant dans les médias. Le taux d’écoute de sa célèbre émission « EMBOUTEILLAGES » dans les taxis, les ménages, les marchés, les kiosques etc. témoignait à suffisance de sa popularité. Il était provocateur et parfois agaçant, mais il était en quelque sorte le thermomètre d’un peuple qui souffre, écrasé par ses propres dirigeants empêtrés dans la course pour la conservation coûte que coûte du pouvoir et dans l’accaparement de la fortune publique.

J’adresse à la famille de ce compatriote arraché monstrueusement à la vie mes condoléances les plus attristées et l’expression de ma compassion émue, ainsi que celle des militants et sympathisants du MRC.

MARTINEZ ZOGO n’était pas un ami du MRC, loin s’en faut, mais nous respections ses choix, le choix de ses mots et celui de son zèle. Cependant, sans peut-être s’en rendre compte, il menait certains de nos combats : la protection de la fortune publique. Du coup, sans toujours probablement s’en rendre compte, comme les dirigeants, militants et sympathisants du MRC, il était devenu une cible objective pour les clans mafieux nichés au cœur du régime RDPC et engagés dans une bataille à mort pour la conservation du pouvoir et la succession de gré à gré au sommet de l’État, en raison de l’incapacité, désormais observée, du président de la République en fonction, écrasé par le poids d’un âge vénérable (90 ans dans quelques jours – excusez du peu).

MARTINEZ ZOGO a donc finalement été sauvagement assassiné sur le même champ de bataille que Rodrigue NDAGUEHO KOUFET, mort à la prison de New Bell des suites de négligences médicales. En compagnie de centaines de ses camarades, il avait été arbitrairement arrêté, gravement torturé et illégalement condamné, parce que son parti, lui et ses camarades exigeaient pacifiquement, entre autres, l’audit de la gestion kleptocratique de la CAN TOTAL 2019.

La mise en scène de l’enlèvement et des atrocités infligées à MARTINEZ ZOGO s’inscrit dans une logique claire : terroriser les Camerounais et arracher leur reddition. Traumatiser ceux qui seraient tentés de poser des questions sur la gestion de la fortune publique. Avec son assassinat, les clans et gangs mafieux ont voulu faire une démonstration de force, une mise en scène en vrai de ce qu’ils seraient prêts à faire subir aux Camerounais tentés de s’opposer, même pacifiquement, à la matérialisation de leur fameux projet de transmissions Gré à Gré du pouvoir ou de son accaparement illégitime.

Devons-nous nous résigner à être tous assassinés comme MARTINEZ ZOGO ? La réponse est naturellement non! Le Peuple du Changement, les Démocrates de toutes les chapelles politiques, la société civile, les Camerounais doivent se dresser contre la barbarie politique et les gangs qui l’orchestrent ! Nous sommes tous des Martinez Zogo ! Exigeons fermement que ceux des dirigeants qui ont encore un reste d’humanité livrent dans les plus brefs délais à la justice les bourreaux de Martinez Zogo, leurs complices ainsi que leurs commanditaires.

Ils le doivent aux enfants, à la veuve, la famille nucléaire, la famille professionnelle de Martinez Zogo. Ils le doivent aux camerounais et aux non camerounais, qui ici et ailleurs, demandent justice pour Martinez Zogo. Les commanditaires, les exécutants, complices et bénéficiaires de l’assassinat crapuleux et barbare de Martinez Zogo doivent affronter le regard des humains car eux, n’en sont plus.

Le sort de l’enquête dans cette affaire qui démontre que la mafia a pris le contrôle de l’État du Cameroun ne doit pas ressembler à celui des dossiers des autres assassinats tels que ceux des journalistes WAZIZI et BIBI NGOTA, Monseigneur Benoît BALLA, les sœurs de Djoum, Mgr PLUMET, le Père MVENG, l’Abbé MBASSI, Me NGONGO OTTOU, Me BOPDA et j’en passe.

Je prie la famille de MARTINEZ ZOGO de ne pas désespérer et de croire en l’avenir de notre cher pays, malgré les affres de la souffrance dans lesquelles les ont plongés des clans et gangs sans foi ni loi. Car le Cameroun se relèvera de la mort qu’on lui inflige sans pitié.

Fait à Yaoundé le 24 janvier 2023

Maurice KAMTO

Président National du MRC »

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