Politique




Cameroun : les vacanciers politiques se réveillent à 17 mois de la présidentielle

A moins deux ans de l’élection présidentielle au Cameroun, plusieurs personnalités silencieuses ou loin des activités politiques ces dernières années,…

Les vacanciers politiques sont de retour

A moins deux ans de l’élection présidentielle au Cameroun, plusieurs personnalités silencieuses ou loin des activités politiques ces dernières années, font leur apparition de manière progressive.

La saison politique semble ouverte au Cameroun. A quelques 17 mois de la présidentielle et à 11 mois des législatives et municipales, des vacanciers politiques sortent de leur sommeil. Comme des candidats à un examen officiel, ils semblent surpris par la fin imminente des mandats en cours. Ils pensent sans doute qu’il est temps d’intensifier les révisions et les apparitions. Dans la pression du temps, chacun trouve un moyen de se faire remarquer.

Les premiers, se sentant faibles seuls, emploient la tactique du rassemblement. Ils appellent à la coalition de l’opposition pour faire bloc sous la bannière de la Transition ou du Changement. Pourtant depuis le 07 octobre 2018, date de la dernière présidentielle à laquelle ils n’ont pas pu aller jusqu’au bout des procédures, le peuple les a oubliés. Ils n’ont mené aucune action concrète en sa faveur.

Ces leaders saisonniers ont plutôt beaucoup œuvré à améliorer leurs positions personnelles en profitant des congés politiques. Production des ouvrages, amélioration des techniques discursives, révision des projets de société, recherche de cadres offrant une bonne visibilité. L’heure est encore venue pour eux, de marquer d’autres pas en avant à la faveur de la nouvelle saison politique.

Les deuxièmes, s’estimant plus ingénieux, lancent des mots et multiplient des sorties pour provoquer lyre du camp adverse. La stratégie consistant à frapper fort là où ça fait le plus mal pour bouger les repères. Vomis plusieurs fois de différents foyers, ils disent nettoyer la voie pour faciliter l’entrée triomphale de leur leader au palais présidentiel. Mais derrière, ils visent à assurer leur propre élévation. Employant diverses techniques, ils tendent la main à tous, même aux damnés de la cité.

Les troisièmes, sentant l’échéance proche, mettent en évidence la notion de Transition. Ils la brandissent là où le mandat court vers sa fin dans une République fonctionnelle bien que connaissant des difficultés. Ils se proposent comme président de Transition pendant que les autres intensifient l’inscription sur les listes électorales. Après des années au cachot, Ils tentent de se focaliser sur l’âge, la durée aux affaires du prince et de sa suite pour démontrer le degré d’inclinaison des institutions. Ils sont non loin de ceux qui profitent des difficultés de l’appareil gouvernant face à l’inflation pour appeler à des villes mortes. Traditionnelle technique expérimentée avec succès dans les années 1990 et qui peine à marcher.

Les quatrièmes dans leur silence, envoient des serviteurs pour annoncer des nouvelles sous forme de messages dont eux seuls maîtrisent les codes. Leurs mouvements tissent les toiles partout sur le territoire et à l’étranger. Les représentants rééditent le mythique ouvrage à polémiques, tournent des films pour dresser le bilan du magistère. Les gardiens du cercle exhibent la force publique face aux potentiels errements. L’on compte une sortie rendue publique, remarquée en raison de la rareté du genre et surtout du contexte. L’expérience ne parle pas, mais il en faut, disent-ils. A mesure que les jours s’égrènent, la danse s’intensifie autour de la chaise. Chacun révise sa copie. L’examen sera hautement sélectif.

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