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Cameroun : le PCRN en ébullition, le ministère de l’Administration territoriale accusé

Le fondateur du parti camerounais pour la réconciliation nationale, Robert Kona, obtient la suspension du congrès ordinaire prévu du 15…

Le PCRN en crise

Le fondateur du parti camerounais pour la réconciliation nationale, Robert Kona, obtient la suspension du congrès ordinaire prévu du 15 au 17 décembre 2023. Il prévoit l’organisation d’un congrès extraordinaire du parti en mars 2024.

Un vent de division secoue la troisième force politique du Cameroun depuis quelques semaines. Le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) lancé par les pères fondateurs, Robert Kona, Albert Fleury Massardine, au début des années 2000 s’effrite. L’un des fondateurs, Robert Kona, soutenu par une partie des militants, a engagé des démarches pour récupérer la présidence cédée à Cabral Libii en 2019. L’ancien militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais a intenté une action auprès du tribunal de première instance de Kaele. Cette action vise l’annulation des résolutions des instances ayant conduit à l’élection aujourd’hui contestée du député Cabral Libii à la tête du Pcrn. Le candidat arrivé 3è à la présidentielle de 2018 sous la bannière du parti Univers du Pr. Prospère Nkou Mvondo, est attendu au tribunal le 04 janvier prochain. Mais en attendant, le fossé se creuse davantage entre lui et les fondateurs du parti.

Tentative de réconciliation avortée

A la suite du déclenchement de l’action judiciaire, le fondateur du parti, a obtenu du sous-préfet de Kribi 2, l’interdiction de la tenue du congrès du Pcrn prévu dès ce vendredi 15 décembre. Le motif invoqué dans la décision administrative est relatif aux « dissensions » au sein du parti, lesquelles selon l’autorité, sont susceptibles d’occasionner des troubles à l’ordre public. Depuis lors, Cabral Libii, les cadres du parti qui le soutiennent ont engagé des négociations avec Robert Kona. Selon le président Cabral Libii, ces tentatives ont abouti à des résolutions, mais qui n’ont pas été publiées pour défaut d’accord du fondateur. Ce dernier a rompu le processus de médiation et a réuni la presse pour fournir des explications.

Une nouvelle trajectoire se dessine

Cette conférence de presse s’est tenue le 14 décembre 2023 à Yaoundé. Un député suppléant du parti a tenté de perturber la réunion. Il a vite été maîtrisé par la police. Au cours de cette rencontre, les pères fondateurs ont rappelé les valeurs et les principes qui définissent le parti, la philosophie qui guide ce dernier. Parmi les résolutions, Robert Kona prévoit la tenue d’un congrès du Pcrn à Kaele en mars 2025. Lors de ce congrès, le parti organisera les primaires pour désigner son candidat à la présidentielle de 2025. Cabral Libii, disent les fondateurs, ne sera plus le candidat du parti. Le rassemblement de Kaele servira aussi de cadre pour la révision des textes du parti.

Le gouvernement pointé du doigt

Cependant, dans l’autre camp, celui de Cabral Libii, les partisans ne comprennent pas comment le sous-préfet de Yaoundé 1er a pu délivrer le récépissé de déclaration de la conférence de presse de Kona Robert qui n’est pas le président du parti, et qui prétend être président fondateur, un poste que les textes du parti ne prévoient pas. Puisque le sous-préfet de Kribi 2 craint qu’une manifestation du parti pourrait dégénérer.

Ils voient en cet acte, la politique du deux poids deux mesures. Ils affirment que « les manouvres confusionnelles orchestrées par le ministère de l’Administration territoriale et les pressions multiformes de plusieurs membres du gouvernement pour porter atteinte au bon fonctionnement du PCRN sont évidentes pour tous », a écrit le secrétaire général du parti, Armand Okol, dans un communiqué en date du 15 décembre 2023.

Promesses non tenues

Selon des soutiens de Cabral Libii, Robert Kona entend reprendre la tête du parti parce qu’il n’a pas reçu les exigences imposées au Macron camerounais. Il aurait demandé deux véhicules de luxe et une maison. Dans une vidéo qui circule, Robert Kona dit vivre dans sa maison depuis 2005 et qu’il n’y est ni en sécurité ni en paix. Car ses « situations sont bloquées au niveau des Finances à cause de la création de ce parti. Et depuis 2019, au moment où je passais donc la tête du parti à Cabral Libii, ce dernier avait déclaré que ma souffrance était terminée. Mais depuis lors rien n’a été fait », peut-on suivre. Lors d’une conférence de presse, Cabral Libii a évoqué la promesse faite aux pères fondateurs. Il a assuré qu’une commission travaillait à l’effet de transformer la promesse en actes concrets.

 

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