Au pays de Paul Biya, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) expérimente, avec l’appui financier du gouvernement japonais, l’initiative « Migration et pâtisserie ».
Cette intervention humanitaire innovante dans le pays est destinée à soutenir le renforcement de la (ré) intégration de jeunes déplacés internes dans les communautés d’accueil et améliorer le bien-être socio-économique d’un point de vue culinaire grâce au volontariat des jeunes, dans le cadre de sa mission d’accompagnement du gouvernement.
«La mobilité humaine sous toutes ses dimensions est essentielle à nos efforts pour mettre fin à la pauvreté, protéger la planète et veiller à ce que chacun jouisse de la paix et de la prospérité. Les personnes en déplacement sont une pierre angulaire du développement, de l’innovation, de la prospérité et du progrès», a déclaré António Vitorino, le Directeur général de l’OIM.
L’ambition derrière est de créer des conditions pour que certaines de ces personnes contraintes de fuir le conflit en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest puissent bénéficier d’une formation professionnelle pour approfondir leurs connaissances en pâtisserie, mais avoir aussi des compétences en matière de développement de plans d’affaires et de présentation de business-plan pour pouvoir lever des financements, explique Abdel Rahmane Diop, chef de mission de l’OIM au Cameroun.
A en croire Stopblablacam, pour cette phase test, cinq déplacés internes (dont un homme) et deux personnes des communautés d’accueil ont été formés les 12, 19, 20, 26, 27 août et 2 septembre derniers sur les techniques en pâtisserie et le développement commercial. Les sessions de formation ont notamment permis aux participants de renforcer leurs compétences sur la façon d’ajouter de la valeur à leurs pâtisseries par l’introduction de nouvelles recettes de boulangerie et d’améliorer les compétences en pâtisserie et en décoration en observant la manière dont leurs formateurs, des pâtissiers professionnels camerounais et japonais, font leur travail.
Ils ont également acquis des connaissances pratiques sur la manière d’élaborer leurs plans d’affaires et comment les présenter efficacement à de potentiels partenaires commerciaux. Samedi 16 septembre, les participants ont présenté leurs pâtisseries lors d’un atelier de restitution organisé à la Villa des créateurs à Bastos, un quartier huppé de Yaoundé. Le « Eru Cake » et le « Ekwang Cake », gâteaux en trompe l’œil inspirés de ces deux plats traditionnels originaires des régions anglophones réalisés par Dibora Shela Itoe, ont fait sensation auprès de l’assistance.
En effet, ces déplacés ont bien compris que « l’entrepreneuriat, est l’initiative portée par un individu (ou plusieurs individus s’associant pour l’occasion) construisant ou saisissant une occasion d’affaires (du moins ce qui est apprécié ou évalué comme tel), dont le profit n’est pas forcément d’ordre pécuniaire, par l’impulsion d’une organisation pouvant faire naître une ou plusieurs entités, et créant de la valeur nouvelle (plus forte dans le cas d’une innovation) pour des parties prenantes auxquelles le projet s’adresse. »