Le président du Front pour le Changement du Cameroun était en concertation avec le leader séparatiste au moment où les tractations politiques sont en cours en vue de la présidentielle de 2025.
Le député de l’opposition Jean Michel Nintcheu a effectué une visite ce week-end à la prison principale de Yaoundé Kondengui. Le président national du FCC est allé à la rencontre de Sisiku Ayuk Tabe. Le leader séparatiste autoproclamé président de « l’Amabazonie », reconnu coupable de 10 chefs d’accusation dont le terrorisme, la révolution, l’insurrection. Il a été condamné le mardi 20 août 2019 à la prison à vie par le Tribunal militaire de Yaoundé.
Selon son communiqué, Jean Michel Nintcheu a échangé avec Sisiku Julius Ayuk Tabe sur la résolution de la crise sécuritaire du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui dure depuis 2016. Le leader séparatiste détenu à la prison de Kondengui « a réitéré ses propositions pour une sortie de crise à savoir : la libération de tous les prisonniers anglophones arrêtés dans le cadre de la crise ; l’ouverture d’un dialogue politique franc et inclusif regroupant tous les protagonistes de cette crise », communique l’ex membre du Social Democratic Front.
Le coordinateur de l’Alliance Politique pour le Changement a exprimé dans sa communication son engagement à poursuivre son initiative. Jean Michel Nintcheu entend continuer « cette mission de haute importance et de bons offices afin de parvenir à une résolution définitive de la crise Anglophone, qui faut-il le rappeler, a déjà fait plus de 6000 morts ainsi que des centaines de milliers de déplacés internes et externes ».
La visite du député à la prison principale de Kondengui se fait au moment où, l’homme politique déchu du Social Democratic Front, s’affirme en tant que président du FCC. Il recherche par ailleurs des alliés politiques au sein de l’opposition pour soutenir la candidature de Maurice Kamto à l’élection présidentielle de 2025 en vue de faire tomber le régime de Yaoundé. La semaine dernière, il a fait une sortie annonçant le dépôt de plaintes au tribunal contre le président Paul Biya, contre le ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la république Ferdinand Ngoh Ngoh, contre le directeur général des élections Erik Essousse. Au sujet de la résolution de la crise cependant, le gouvernement dit avoir fait le nécessaire. En dehors des actions entreprises pour répondre aux revendications des enseignants et des avocats, le chef de l’Etat a organisé un Grand Dialogue national. Même si toutes les parties n’y ont pas pris part, le gouvernement juge suffisantes les résolutions adoptées et qui sont mises en œuvre.