Politique




Le réveil s’impose au Parlement camerounais

Les travaux de la session ordinaire de mars se tiennent au sein des deux Chambres de l’institution parlementaire. L’opinion se…

Il faut réveiller les dormeurs au parlement

Les travaux de la session ordinaire de mars se tiennent au sein des deux Chambres de l’institution parlementaire. L’opinion se pose des questions sur l’impact véritable du travail parlementaire sur la vie de la Nation.

La première session ordinaire de l’année législative est en cours à l’Assemblée nationale et au Sénat depuis le 05 mars 2024. Après les séances plénières d’ouverture conduites par les bureaux d’âge, les travaux s’acheminent vers l’élection de nouveaux bureaux de Chambres et de commissions générales. Une fois les bureaux définitifs installés, députés et sénateurs vont une fois de plus se plonger dans leur mission routinière de validation des textes de loi provenant du gouvernement. Aux membres de ce gouvernement, ils poseront, comme pour remplir des formalités, quelques questions touchant aux problèmes auxquels font face les Camerounais.

Pourtant, ces élus mandatés par le peuple ou les collectivités territoriales décentralisées, sont investis d’une mission de voter des lois et de contrôler l’action du gouvernement. Au nom du peuple, ils ont le pouvoir de proposer des textes de loi, de les adopter et de les faire promulguer par le chef de l’Etat. Mais, dans l’histoire du Parlement camerounais, l’initiative des lois appartient en pratique au gouvernement. Le Parlement à qui la Constitution reconnait ce pouvoir ne l’use pas. Etant en majorité composé des Parlementaires issus du parti au pouvoir, ils se contentent de dire oui au régime. Au final, a chaque fin de session, le peuple est soumis aux lois qui servent en priorité les intérêts du système gouvernant.

La même situation s’observe en ce qui concerne le contrôle de l’action gouvernementale. Les questions orales ou écrites ne s’accompagnent pas du contrôle pratique de cette action sur le terrain. Résultat, « nos villes se meurent encore, étouffées par des montagnes d’immondices (…) ; les routes des mêmes villes et de l’arrière-pays se sont transformées en de véritables tombeaux ; la corruption a continué de gangrener le service public. Les coupures intempestives d’électricité, une catastrophe énergétique. Les maladies hydriques ont gagné du terrain faute d’eau potable. Nos centres de santé continuent d’être malades (…) ». Ainsi a dénoncé la doyenne d’âge de l’Assemblée nationale, Laurentine Koa Fegue, le 05 mars dernier.

Le peuple est ainsi coincé entre le marteau et l’enclume par des dirigeants à qui il a confié son pouvoir par le biais des urnes. Or, chaque parlementaire jouit de l’immunité qui le protège et des indemnités payées grâce à l’argent du contribuable pour mieux faire son travail. S’ils ne l’ont pas fait en 48 mois, comment vont-ils le faire en 12 mois ? l’effectif a diminué avec le décès d’une dizaine de députés, d’un peu moins pour les sénateurs, la même configuration politique règne dans les deux Chambres et surtout les mêmes chefs de Chambres demeurent au sommet, président de l’Assemblée nationale depuis 1992 ou du Sénat depuis 2013.

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