Amnesty international a exhorté les États d’Afrique de l’Ouest et du Centre à lutter contre la corruption et à cesser de « persécuter » les défenseurs des droits humains qui la dénoncent.
À l’occasion de la journée africaine de lutte contre la corruption ce mardi, Amnesty International publie un rapport sur la situation dans 19 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Le résultat est édifiant : les défenseurs des droits humains qui y combattent la corruption risquent arrestations, harcèlement, placements en détention, lourdes amendes.
L’organisation des droits humains a cité en exemple le sort du journaliste camerounais Martinez Zogo. Il avait été enlevé par des hommes non identifiés le 17 janvier, puis retrouvé mort cinq jours plus tard, son corps mutilé, alors qu’il enquêtait et avait publié des informations sur le détournement présumé de centaines de milliards de francs CFA des personnalités politiques et du monde des affaires proches du gouvernement, souligne Amnesty.
« Ces personnes jouent un rôle crucial dans la lutte contre la corruption et ainsi dans la défense des droits fondamentaux. Pourtant, elles sont la cible d’attaques, d’intimidation, de harcèlement et de persécution lorsqu’elles font éclater la vérité », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty international.
Callamard a appelé les gouvernements de la région à « remédier à la culture généralisée de l’impunité » qui selon elle continue d’alimenter la corruption endémique et prive les victimes d’accès à la justice et à des voies de recours.
Amnesty international demande à ces États d’adopter des lois, des politiques, et de mettre en œuvre des pratiques pour « se protéger fermement » contre la corruption.