Politique




Cameroun : des chefs traditionnels de la Lékié renoncent à leurs propos contre Paul Biya

Après leur déclaration rejetant le corps de leurs fils assassiné et mutilé et proposant qu’il soit inhumé au caveau familial…

Les chefs traditionnels de la Lékié écrivent à Paul Biya

Après leur déclaration rejetant le corps de leurs fils assassiné et mutilé et proposant qu’il soit inhumé au caveau familial du chef de l’Etat, ils reviennent sur leur position.

Le public camerounais n’a pas coutume de voir des gardiens de la tradition balbutier, faire une déclaration publique sur un sujet et y revenir. Dans la Lékié, l’un des dix départements de la région du Centre,  des chefs traditionnels font un rétropédalage. Ils demandent des excuses au chef de l’Etat Paul Biya après avoir refusé de recevoir la dépouille de leurs fils Martinez Zogo et proposé qu’elle soit inhumée au caveau familial du chef de l’Etat à Mvomeka dans le Sud. Dans une nouvelle déclaration, les gardiens du pouvoir ancestral confessent leur « dérive ».

« le 22 janvier 2023, le corps de notre fils, notre frère Martnez Zogo, enlevé dans des circonstances troubles quelques jours auparavant, était découvert, violenté et mutilé (…) La violence des faits a suscité en nous une si forte émotion qu’elle nous a fait tenir des propos qui ont manifestement dépassé notre  noble et authentique pensée (…) Avec le temps, nous avons pris  conscience de nos dérives, de nos excès. Aussi entendons nous présenter à Son Excellence Paul Biya, nos plus profondes et sincères excuses pour des  excès dont nous nous sommes rendus coupables à son endroit », écrivent les chefs traditionnels.

Cette demande ne se limite pas au président Paul Biya. « Nos excuses s’étendent à toute la Lékié dont nous avons certainement heurté la conscience collective ainsi qu’à toute la nation camerounaise qui a pu être choquée par le caractère excessif de notre réaction », plaident-ils.

Or, le 25 janvier 2023, un groupe de chefs  traditionnels s’est rendu à Ebogo III, lieu où a été retrouvée la dépouille de Martinez Zogo. Sur place, ils ont fait une déclaration incriminant « les forces de sécurité de l’Etat ». Cette même déclaration  faisait de la journée du 30 janvier 2023, « Lékié morte ». Devenue virale sur la toile, elle a par la suite mis à découvert la division des chefs traditionnels de cette localité.

Le lendemain en effet, le président de l’association des chefs traditionnels de la Lékié a fait une autre déclaration pour décrédibiliser ses pairs. « Aucune fraction des chefs traditionnels de la Lékié n’a été mandatée pour  communiquer à l’attention de l’opinion publique un message à monsieur le président de la République Paul Biya au sujet du crime crapuleux perpétré sur la personne du journaliste Martinez Zogo », désavoue Sa Majesté Guy Tsala Ndzomo.

Le dernier revirement se fait à « la résidence du ministre (chargé de mission à la présidence de la République Ndlr) Benoit Ndong Soumhet, élite de la Lékié ». Sans doute, la première déclaration a valu à ces chefs traditionnels, auxiliaires d’administration désormais rémunérés, tous types de rappels à l’ordre.

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